Suite et fin du récit sur mon parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui !
La dernière fois, je vous avais raconté à quel point bosser en contrat aidé dans une agence Pôle emploi était, comment dire… passionnant…
Heureusement, je n’ai pas eu à subir ce contrat jusqu’au bout, car une chose vraiment inattendue s’est produite…
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Enfin !
Un après-midi de repos où je faisais du shopping en ville avec ma fille, histoire de me remettre de ma matinée hyper captivante à jouer les bouche-trous de l’accueil au taf, j’ai reçu un coup de fil sur mon portable : il s’agissait du patron de la maison d’édition chez qui j’avais passé entretiens et tests quelques mois auparavant, mais qui m’avait préféré une nana qui, elle, avait un « bagage juridique ».
Il m’expliquait que finalement la personne choisie ne convenait pas, et qu’il n’allait pas l’embaucher après sa période d’essai. Il voulait donc savoir si j’étais toujours dispo et intéressée pas le poste, et me rencontrer le cas échéant pour reparler de tout ça.
Franchement, je n’arrivais pas à y croire ! Après avoir été au 36e dessous suite à leur refus, voilà que j’avais à présent une vraie chance de prouver au directeur et au rédac chef que j’étais capable d’assurer au poste d’assistante !
Du coup, quand je suis arrivée à l’entretien, je vous dis pas la banane que j’avais. Je crois qu’en dehors de ma vie personnelle, je n’avais jamais souri comme ça avant !

Et, pendant que le patron, un peu penaud, m’expliquait qu’ils avaient prolongé la période d’essai de la fille pour lui laisser le temps de faire ses preuves, mais que malgré tout elle ne progressait pas, qu’elle manquait de dynamisme, de prise d’initiative, de polyvalence, qu’elle ne s’intégrait pas, qu’ils l’avaient préférée à moi uniquement parce qu’elle avait un diplôme de droit (j’ai appris plus tard par une collègue qu’elle avait menti en entretien car elle n’avait pas réussi ledit diplôme), mais qu’ils regrettaient amèrement ce choix, qu’en fin de compte les diplômes ça ne fait pas tout, etc., je jubilais, et même si je préférais ne pas trop répondre là-dessus, intérieurement, je me disais : « eh oui les gars, ça vous apprendra à préférer une timide qui prétend être en possession d’un bout de papier estampillé « diplôme » à une personne qui a un bon contact en entretien et se montre débrouillarde malgré le fait qu’elle n’ait jamais fait de juridique ! »…
Je me suis demandée, pendant un long moment, pourquoi ils avaient fait ce premier choix : OK la fille avait soi-disant le diplôme demandé, mais bon, parmi leurs exigences figuraient également le dynamisme et le bon contact, étant donné que le poste, qui nécessite beaucoup de polyvalence, exige d’être en lien permanent avec les autres services de la boîte. Or, une fille aussi timide et empotée qu’on me l’a décrite, ça se voit direct en entretien ! Alors pourquoi privilégier un bout de papier à des savoir-être indispensables ? (d’autant que je suis bien placée pour savoir que ce fameux bout de papier ne sert strictement à rien pour faire ce que je fais. Il suffit juste d’avoir de la jugeote et d’être rigoureuse…)
Et j’ai appris par une collègue (la même qui m’avait dit que la fille avait menti sur son pseudo diplôme) que c’était l’adjointe du rédac chef (et donc la rédac chef actuelle) qui avait refusé qu’on m’embauche, et qui avait insisté pour prendre la nana au « diplôme »…
Alors ça, ça ne m’étonne même pas ! Elle avait sans doute préféré cette fille plus malléable pour pouvoir en faire ce qu’elle voulait et surtout, la mettre de son côté…

Bref, quoiqu’il en soit, c’est finalement moi qui ai eu le poste, et il faut reconnaître un point positif aux contrats aidés : c’est que si on trouve un emploi pérenne, on peut se barrer du CUI sans préavis, et revenir si la période d’essai n’est pas concluante (ce qui m’a encore plus motivée à tout donner en période d’essai : pas question de retourner faire la bouche-trou chez Popôle !).
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Des bons débuts mais…
Je parle souvent de ma boîte de façon très négative, mais il faut savoir qu’au début, ce n’était pas comme ça !
L’ambiance :
Déjà, à cette époque, il y avait un certain équilibre entre mecs et nanas, ce qui, n’importe où, est garant d’une bonne ambiance. De plus, on avait des métiers très différents les uns des autres (des rédacteurs juridiques, des employés commerciaux, des maquettistes, des imprimeurs…), ce qui, en un sens, nous rapprochait, chacun comprenant aisément les contraintes des métiers des autres…
Malheureusement, en 2014, le patron a fermé le département communication, qui coulait et risquait d’entraîner toute la boîte avec lui depuis que sa « duchesse » de bonne femme avait voulu le diriger, mettant au chômage 8 collègues : les maquettistes, les imprimeurs…
De plus, la même année, un juriste est parti à la retraite, et quelques mois plus tard ce fut le tour du rédac chef…
Au final, il ne restait plus que 3 mecs dans l’entreprise (sans compter le patron), et donc on était une majorité de nanas… Je vous laisse imaginer, niveau ambiance, comment les choses ont tourné, entre le coup dur des licenciements éco de nos collègues et le côté « poulailler à bonnes femmes »…
Puis vint le coup de grâce : la démission, début 2016, de T., mon pote informaticien qui avait trouvé un poste plus intéressant ailleurs. Encore un mec de moins !
On se marrait trop tous les 2, d’ailleurs, suite aux licenciements, si je venais encore bosser avec plaisir, c’était grâce à la perspective de « refaire le monde » avec lui : on racontait des conneries, on partait dans des délires pas possibles, on donnait des surnoms à ceux qui nous soûlaient dans la boîte, on les imitait… Quand la rédac chef était absente, on pouvait passer des heures à se marrer sans que personne vienne nous fliquer ou nous faire chier !
Du coup, après son départ, c’était compliqué de me motiver à venir bosser… D’ailleurs, comme tout le monde dans la boîte l’adorait (à part la rédac chef et le chef du service informatique), ç’a été dur pour tous, et l’ambiance générale en a encore pris un sacré coup !
Savoir qu’en plus, on allait être obligés, en cas de souci informatique, de demander de l’aide systématiquement à l’autre gros branleur de chef de service informatique, alors qu’avant on s’adressait directement à T., ça nous faisait bien chier !
Il suffisait de comparer pour comprendre pourquoi :
- Avec T. :
« T., j’ai un souci avec mon ordi, tu peux venir voir stp ?
— Là jsuis occupé mais dès que je peux, j’arrive ! »
5 minutes après, il arrivait presque en courant, et il arrangeait le problème.
- Avec le chef du service informatique, aka Couille-Molle, aka Le Branlot, aka Le Gros Con, aka Le Blaireau, etc. :
« B., j’ai un souci avec mon ordi, tu peux venir voir stp ?
— Euh…(blanc) Là je suis débordé (NDLR : à regarder des vidéos à la con ou à faire son shopping sur le net), donc j’essaierai de venir voir quand j’aurai le temps…
— J’espère que tu pourras venir vite parce que là tout est bloqué et j’ai un boulot urgent à finir sur l’ordi…
— (blanc) Euh… Ben t’as essayé ctrl alt sup pour redémarrer ta bécane ?/T’es sûre que ton truc il est bien branché ? (limite : « t’as soufflé sur la prise ? »)
— Oui et ça marche toujours pas !
— (blanc) Ben… euh… je vais regarder quand j’aurai le temps… »
Au final, le temps qu’il vienne, t’as eu le temps de demander de l’aide aux collègues (qui ne sont pas informaticiens), et à force d’essayer 36 trucs, l’ordi s’est débloqué. Donc en gros, tu as sollicité des personnes qui n’avaient pas que ça à foutre pour faire le taf de ce gros con à sa place, pendant que monsieur glandait comme d’habitude !
Mon boulot :
De base, mon taf consistait à relire les fiches, les bouquins…, à mettre à jour les codes, à administrer les 2 sites et à faire la news, + quelques petites tâches annexes…
Mon côté maniaque de l’orthographe plaisait au rédac chef : il était content quand je faisais corriger la moindre imperfection au maquettiste, car il aimait la rigueur qui était, en quelque sorte, la marque de fabrique de notre maison d’édition…
Malheureusement, avec son départ en retraite, et l' »arrivée au pouvoir » de son adjointe, les choses ont bien changé : elle me censure des corrections qui, selon elle, ne sont pas importantes, et quand je réécris une phrase qui était bancale, sa réaction : « ah mais c’est écrit comme ça dans le texte officiel hein ! » Et ? Ce texte est-il signé « Bernard Pivot » ou « Maître Capello » ? Non, donc il n’est pas exempt d’erreurs de français !
Et quand je faisais partie de son service (càd jusqu’à l’arrivée des repreneurs qui m’ont fait passer au service administratif), elle me fliquait constamment : Skyler a pris une pause de combien de temps ? Skyler est-elle dans son bureau ? Si oui, est-elle bien en train de travailler ? Tiens ya T. dans son bureau, faut que j’y aille, jsuis sûre qu’ils parlent d’autre chose que de boulot ! Etc.
Heureusement qu’à présent elle n’est plus ma cheffe de service ! Quelle délivrance pour moi !
De plus, grâce au nouveau site et à son backoffice archi-merdique, je me suis retrouvée à faire de nouvelles tâches juste nulles à chier, comme faire des copier-coller dans ce backoffice, valider des trucs (ça met 10 plombes), etc.
Bref, la dégradation de l’ambiance et de l’intérêt de mes tâches a commencé bien avant l’arrivée des repreneurs, et eux n’ont fait qu’empirer les choses…
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Today…
Aujourd’hui, vous le savez car je rabâche assez là-dessus dans mon blog, les repreneurs, qui à leur arrivée nous ont promis des lendemains qui chantent, font n’importe quoi et gèrent la boîte n’importe comment…
Leurs idées idiotes, leurs secrets de polichinelle et leurs lubies nous courent sur le haricot. Dernière en date : ils recrutent un nouveau directeur.
Alors on était censés avoir une réunion aujourd’hui pour en savoir plus à ce sujet (enfin, n’en ayant moi-même pas été informée, ceci est, comme le dit le tavernier dans Kaamelott, « à prendre avec des circonflexes »). Il est 10h30 et toujours rien.
L’ambiance est donc encore plus « compliquée » qu’avant, quant à mes tâches, elles n’ont pas changé malgré leurs belles promesses…
Pour ceux qui n’ont pas lu mes posts à ce sujet, vous pouvez vous rattraper ici, là, là ou encore là…
Bref j’en ai ras-le-bol et, comme seriné maintes fois dans ce blog, je postule ailleurs pour me barrer d’ici !
Voilà, à présent vous savez à peu près tout de mon parcours professionnel chaotique. Il s’en est passé des choses avant que j’en arrive là !
Quand je pense que j’ai voulu être vendeuse en animalerie, bibliothécaire, vendeuse en librairie, vendeuse, assistante RH, secrétaire de formation, assistante d’édition… Et quand je pense qu’aujourd’hui, si tout était à refaire et si nous vivions dans un monde idéal, mon souhait serait de devenir paléontologue…
Aujourd’hui il faut être une girouette qui s’adapte facilement, car même si dès le départ vous avez en tête un projet professionnel, on vous mettra tellement de bâtons dans les roues qu’il y a de fortes chances que vous renonciez en cours de route…
Comme quoi, le CDI, c’est pas la tranquillité à vie.
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En effet… Disons que sur le moment t’es soulagé, et qu’après t’es tranquille un moment (tu fais un feu de joie avec tes lettres de refus de ton époque « chômage » ou sinon tu fais comme moi, tu les gardes en souvenir, histoire de révéler ton côté maso) mais au bout d’un certain temps les choses se dégradent et tu te fais trop chier…
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J’adore le ton que tu emploi ! Je m’abonne directement =)
Je suis en plein licenciement économique suite à la fermeture de la librairie dans laquelle je bossais, je souhaite continuer dans cette voie mais a part ma famille et mon entourage proche, toutes les personnes que je rencontre tentent de me faire changer d’envie. Ce n’est pas tous les jours simple alors quand je tombe sur un blog comme le tien, ça fais du bien !!!
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Bienvenue à toi dans mon Ptit Nid ! Installe-toi confortablement ! ^^
Le domaine des métiers du livre est de plus en plus compliqué, car le papier perd du terrain au profit du numérique, ce que nous ne pouvons que déplorer, nous, professionnels du domaine… Du coup il est difficile de trouver du travail en librairie, biblios, dans l’édition, la presse…
Dommage car ce sont des métiers vocations !
Je t’encourage à persévérer, avec ton CSP tu as de quoi voir venir pendant un an (même après avec les allocs chômage mais bon, tes revenus baisseront). Ne lâche pas ton domaine, n’écoute pas ton entourage (qui je suppose, t’exhorte à chercher dans une voie qui recrute, sauf qu’en ce moment, qu’est-ce qui recrute au final ?) !
Courage !
PS : j’ai un peu honte de désirer que ma boîte se casse la gueule pour être licenciée alors que toi, le licenciement éco, tu le subis…
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Merci tu ne peux pas savoir comme ton commentaire me fais du bien !
Les métiers de l’édition doivent également être hyper enrichissant mais comme tu le dis, en ce moment on marche un peu sur des œufs, on ne sait pas où le marché du livre va aller… C’est difficile mais j’y crois encore, je ne suis en csp que depuis un mois, donc j’ai le temps de voir venir. Heureusement que ma maman et mon copain sont là pour me dire de tenir bon et de persévérer. C’est rigolo que tu parlais de Pole Emploi, j’ai postulé à une de leur offre pour un poste chez eux. Je ne sais pas vraiment si cela me plairait mais j’aimerai essayer.
Merci de tes encouragements…
Si l’ambiance au boulot se dégrade et les repreneurs font n’importe quoi je comprend ton sentiment.
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Pôle emploi c’est pour un poste de conseillère ? ça peut être intéressant à condition de ne pas se sentir impuissante face aux demandeurs d’emploi, parce que vu la misère niveau marché de l’emploi en ce moment…
Le poste que j’ai occupé dans un pôle emploi, c’était juste agente administrative, qui plus est en contrat aidé, donc c’était complètement nul… Alors ne te fie pas à ce que je raconte de cette expérience pour te faire une idée du poste que tu vises surtout ! 😉
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Oui c’est pour un poste de conseillère. C’est le risque en effet. Cela fais des années que je me dis pourquoi pas, alors peut-être que c’est le moment. Je n’ai pas eu de réponse pour l’instant, je verrai bien.
Ah d’accord, agente administrative, oui cela ne semble pas folichon en effet…
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Ben en gros comme je le raconte dans le blog, j’étais bouche-trou pour l’accueil… super intéressant…
En tout cas je croise les doigts pour ce poste, même si je les croise plus fort pour que tu retrouves un taf dans les métiers du livre… 😉
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Merci c’est vraiment super gentil ! Parler avec toi m’a remonté le moral alors qu’on ne se connaît pas ! La magie d’internet ^^
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la solidarité entre « bouquineuses » ! mdr
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=)
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Bon ben je repasse! Tes gifs de ponctuation sont un réel bonheur j’adore ta vision Tétris de par ta couloir violette (C’est la Couleur de Féminin en luttes le sais-tu…?)-oui je sais l’illustration est ailleurs qu’en ce billet! Même si le choix du « Sourire du tueur », fais bien davantage penser à Hannibal Lecter de par la perversité horrible et ignoble de ce genre de regard recruteur-enjôleur.
On a l’impression à te lire à observer un Tigre du Bengale qui va vers sa capture au Coeur de la Jungle en suivant lentemement et longuement (plusieurs jours-semaines-mois) sa progression au Coeur des Montagnes, de la Jungle (prononcer Djeungueuuulllll » » » »)profonde, des haut-plateaux, des immenses steppes, épitoussa pressentant à chaque image en tant que spectateur l’inéluctable capture… Ha Ha Ha!
Paléontologue, mais, vas-y, il y a plein d’organismes et d’assos qu recrutent, qui forment, qui cherchent, c’esty passionnant ça, chaque région-DRAC a son réseau local… Tu n’es pas obligé d’aller à Sumer, même si ton travail dans l’édition pourrait très bien t’y conduire, selon l’actionnariat de ta boite… Ha Ha Ha! bis! Et puis ton blog sera forcément répertorié dans 10 000 ans si toutefois les antifas états-uniens ne mettent pas le feux aux serveurs.
Félicitations pour te succès quand même…, même si tu n’étais pas du « premier choix » (Rhôôôôôôô!!!)comme candidate, fôledire!
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